Juanes, en tournée « à la Springsteen ».

Élevé dans une famille qui aime la musique latine populaire, Juanes raconte que lorsqu’il a entendu « Born In The USA » de Bruce Springsteen à l’âge de 13 ans, « même sans comprendre un mot », il est devenu « fou ». Dans son « Origen Tour », qui arrive demain en Espagne, ces deux mondes coexistent pour expliquer qui il est en tant qu’artiste.

« Je sens qu’avec le répertoire de cette tournée, les gens vont voir d’où je viens », assure Juan Esteban Aristizábal (Medellín, 1972) dans une interview accordée à Efe mercredi à Madrid, où il se produira vendredi prochain aux Noches del Botánico, mais pas avant de passer par les Noches del Malecón de Murcie le 30 juin.

Dans le cadre de sa tournée européenne, qui passera par des pays comme la Suisse, le Royaume-Uni et l’Allemagne, Juanes se produira également le 14 juillet aux Jardins de Pedralbes à Barcelone, le 16 juillet au Starlite Festival à Marbella (Málaga) et le 17 juillet à Valence.

Le public pourra entendre comment ses plus grands succès s’entremêlent avec les chansons qui l’ont défini musicalement et qu’il a reprises dans son dernier album studio, « Origen » (2021), avec des morceaux aussi divers que « Volver » de Carlos Gardel et « Could you be loved » de Bob Marley & The Wailers.

Récompensé par le Grammy du meilleur album de rock latin ou alternatif de l’année 2021, il ne peut cacher la fierté que représente cette distinction pour cette œuvre « très soigneusement élaborée ». « Des récompenses comme celle-ci signifient beaucoup parce qu’il est de plus en plus difficile d’y arriver, surtout avec un album comme celui-ci, sur lequel nous avons travaillé de manière aussi détaillée, avec autant de musiciens, tout en direct… », dit-il.

Lire aussi:  Madonna, l'artiste avec les 10 premiers albums du Billboard 200

Sa version de « Enter Sandman » de Metallica fera partie de la tournée, bien qu’elle ne figurait pas au répertoire de cet album. Le groupe californien l’avait déjà incluse dans la réédition qu’il a enregistrée avec des artistes du monde entier des chansons de son célèbre « Black Album » (1991) à l’occasion du 30e anniversaire de sa publication.

« Mais si ça n’avait pas été comme ça, je l’aurais mis sur ce disque sans problème parce que de toute façon ça fait partie de ma vie », dit ce mélomane, qui aime aussi Led Zeppelin et Pink Floyd, groupes auxquels il rend hommage avec l’image seventies sur l’affiche de cette tournée.

NOUVEL ALBUM IMMINENT.

Dans son esprit de quête, il s’est même essayé au genre latin urbain sur son précédent album d’inédits, « Más futuro que pasado » (2019), une expérience qu’il dit « ne pas regretter » mais qu’il ne renouvellera probablement pas.

« Cet album représentait la limite de ce que je pouvais expérimenter. C’est une musique que j’aime beaucoup. J’ai des enfants adolescents qui écoutent ce genre toute la journée et j’ai rencontré beaucoup de ses artistes, mais ma place est définitivement ailleurs, qui a plus à voir avec le funk, le rock, le blues ou la cumbia et le vallenato, avec l’organique », argumente-t-il.

La preuve en est son prochain album, 13 chansons qu’il a terminé il y a tout juste un mois et qui, selon lui, est le résultat des heures d’étude investies pendant la pandémie à la recherche « d’une musique nouvelle et fraîche, comme une évolution » selon son label.

Lire aussi:  Ellie Goulding va sortir une nouvelle chanson

« C’est un album très organique. Il y a beaucoup de rock, un peu de pop et de musique latine ; par exemple, de la musique des Caraïbes, un peu de vallenato et de salsa dans les percussions », prévoit-il à propos d’une œuvre qui sortira « cette année ou peut-être l’année prochaine », mais dont on est « sûr à cent pour cent » d’entendre « au moins un titre » après l’été.

Dans un autre registre, il est « très optimiste » quant à la victoire de Gustavo Petro, premier président de gauche élu en Colombie, « un changement inévitable et nécessaire pour l’avenir du pays », qui a commencé à se concrétiser, par exemple, par la nomination de la première vice-présidente noire de son histoire, Francia Márquez.

« C’est un message très fort. La Colombie a besoin de se connaître, de savoir qui nous sommes vraiment, et cette inclusion est fondamentale pour que de nombreuses blessures et douleurs passent définitivement. Il y a eu de nombreuses années de nombreuses injustices sociales et c’est pourquoi ce qui se passe maintenant est important », a-t-il déclaré.

Agence EFE