EXCLUSIF | Que ne doivent pas chanter les supporters dans les stades ? Cristian Jura attire l’attention sur deux lois : « Ils doivent faire attention à ne pas sanctionner le club favori, la fédération ou même eux-mêmes ».

Les récentes sanctions prises à l’encontre du club turc de Fenerbahçe ont suscité la controverse, d’autant que le nom de Vladimir Poutine a été mélangé.

Les supporters de Fenerbahçe ont scandé le nom de Vladimir Poutine lors de la défaite 2-1 contre le Dinamo Kiev en éliminatoires de la Ligue des champions. Les supporters ont commencé à chanter et à scander le nom du président russe après que le Dinamo Kiev a ouvert le score par Buialski à la 57e minute.

C’est pourquoi nous nous sommes entretenus avec Cristian Jura, juge sportif du TAS et membre du comité directeur du Conseil national de lutte contre la discrimination.

Il a le rang de professeur d’université. En tant que professeur d’université, il est titulaire des matières de droit international public et des mécanismes européens de promotion et de protection des droits de l’homme.

En exclusivité pour Gândul, Cristian Jura a répondu à plusieurs questions relatives au chant dans les stades. A l’étranger, mais surtout dans nos arènes.

« Peut-être que seule la décision de la commission d’appel de l’UEFA, qui sera communiquée au club, rendra les choses plus claires ».

Gândul : M. Jura, que pensez-vous de la sanction infligée par la commission d’appel de l’UEFA au club de Fenerbahçe pour les chants de Poutine lors du match contre le Dinamo Kiev au deuxième tour préliminaire de la Ligue des champions ?

Cristian Jura : J’ai suivi l’affaire de près et, comme je m’y attendais, l’UEFA a ouvert une enquête et sanctionné le club de Fenerbahçe dans un délai très court. Dans ce cas, la commission d’appel de l’UEFA a appliqué plusieurs sanctions.

D’une part, elle n’a donné qu’un avertissement au club de Fenerbahçe pour la mauvaise conduite de l’équipe, mais d’autre part, elle a condamné le club de Fenerbahçe à une amende de 50 000 euros et a ordonné la fermeture partielle du stade Sukru Saracoglu d’au moins 5 000 places pour le prochain match dont Fenerbahçe sera l’hôte, en raison du fait que la tribune du club a jeté divers objets sur le stade, a envoyé des messages provocateurs de nature offensive et a eu des chants interdits.

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Malheureusement, le communiqué de presse de la Commission d’appel de l’UEFA est plutôt vague quant au montant de la sanction pour les jets d’objets sur le stade et au montant de la sanction pour les chants « Poutine » de la tribune.

Ce n’est peut-être que dans la décision de la Commission d’appel de l’UEFA, qui sera communiquée au club, que les choses seront plus claires, d’autant que le communiqué de presse ne fait aucune référence au fait de scander le nom du président de la Fédération de Russie.

À ce stade, nous ne sommes pas sûrs… dont les chants ont été sanctionnés par l’UEFA. Il est également probable que cette décision ne sera pas rendue publique. Un point important est ce que le délégué de l’UEFA a également noté sur la feuille de match.

Que pourrait faire Fenerbahçe contre cette décision de la commission d’appel de l’UEFA ?

Cristian Jura : La décision de la commission d’appel de l’UEFA peut faire l’objet d’un appel auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS) à Lausanne. Si Fenerbahçe n’est pas satisfait de la décision du TAS, il peut faire appel auprès du Tribunal fédéral suisse et éventuellement auprès de la Cour européenne des droits de l’homme.

Pensez-vous qu’une décision plus claire de l’UEFA serait utile ?

Cristian Jura : Il s’agit d’une décision très importante, qui marque une étape, un précédent en termes de sanction des clubs pour les chants des supporters.

Il est très important de savoir exactement pour quelle raison Fenerbahçe a été sanctionné, car désormais les clubs et les supporters sauront exactement quelle est la sanction pour certains chants.

Dans ce contexte, il est très important de préciser que chaque équipe de football est responsable du comportement de ses supporters, conformément à toutes les réglementations internationales et nationales, qu’elle joue à domicile ou à l’extérieur. Cela ne peut donc pas être remis en question.

Contrairement à la Roumanie, à l’étranger, les équipes créent des relations spéciales avec les fans, avec les galeries, ont des programmes spéciaux pour les rencontres entre les athlètes et les fans, pour les autographes, pour célébrer les événements de la vie des clubs, y compris les anniversaires, pour les places familiales, pour les enfants, même pour l’éducation.

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Grâce à tous ces programmes, les équipes entretiennent une relation étroite avec les supporters, les galeries, et tentent de modérer le comportement des supporters dans le stade.

Une autre raison de savoir exactement pourquoi Fenerbahçe a été sanctionné est que les chants anodins ne sont pas sanctionnés. Comme le dit le communiqué de presse UEFALe club a été sanctionné pour des messages offensifs provocateurs et des chants interdits.

Il est évident que les chants licencieux, obscènes, vains, immoraux, « sans rideau », indécents, inappropriés, obscènes ou vulgaires sont tous offensants.

Quelle est la situation en Roumanie concernant le comportement des supporters ?

Il est très important que les supporters, les fans et les tribunes sachent qu’en Roumanie, s’ils dépassent une certaine limite, ils peuvent être sanctionnés soit par une amende, soit par une sanction pénale pour certains chants.

Nous disposons de la loi sur la lutte et la sanction de toutes les formes de discrimination, et le Conseil national de lutte contre la discrimination a infligé des amendes à de nombreuses équipes pour des chants discriminatoires, mais aussi à des supporters qui jetaient des bananes sur le terrain (affaire Wellington), à des personnes du monde du sport pour des déclarations discriminatoires ou même à des footballeurs (affaire De Noojier) pour des propos racistes.

Une autre loi qui pourrait punir, cette fois, certaines dérives des galeries est l’ordonnance gouvernementale n° 31/2002 sur l’interdiction des organisations, symboles et actes fascistes, légionnaires, racistes ou xénophobes et la promotion du culte des personnes coupables de crimes de génocide contre l’humanité et de crimes de guerre.

En conclusion, les fans, les membres des tribunes, les supporters doivent faire attention au contenu des chants dans le stade pour éviter de sanctionner le club favori, la fédération ou même eux personnellement.